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Les langues
sont la force de Maurice, mais l'absence d'un langue mauricienne est la faiblesse de sa
nation.
L'Ile Maurice recense officiellement un
grand nombre de langues parlées, (pas moins de 10 langues, plus quelques patois) mais une
seule est véritablement comprise et utilisée par le plus grand nombre : le kréol.
Né du brassage des populations esclaves entre elles, et de leur contact avec les colons,
le kréol est une langue jeune et neuve.
Deuxième langue populaire, le bhojpuri est surtout parlé à la campagne, par les
hindous, généralement. |
La langue officielle reste l'anglais, mais
la langue la mieux comprise et parlée après le kréol, demeure le français.
L'enseignement se fait en anglais, l'administration également, mais les actes notariés,
et la presse, par exemple, s'expriment en français...
L'hindi est également parlé dans la
communauté hindoue. L'écrivain mauricien de langue hindie, A. Unnuth est célèbre en
Inde.
Une lutte d'influence se déroule dans
l'île pour qu'une des langues parmi les plus usitées ou les plus nobles devienne langue
mauricienne. La question est ardue car aucune de ces langues ne possède le statut qui lui
permette de l'emporter. De plus, le danger est toujours grand de voir une communauté
chercher à établir des rapports de domination à la fois ethniques et politiques sur la
société toute entière, parce que qa langu est devenue nationale. A moins que cette
langue ne soit celle d'une minorité d'une culture et d'un peuple dominé, auquel cas le
danger est, peut être, moins immédiat ? Il est donc légitime de lire, dans la question
des labgues, le problème politique principal, qui détermine l'avenir et l'unité de la
nation mauricienne.
La français reste, dans l'esprit des
Mauriciens, la langue du maître. Aussi bien chez les descendant d'esclaves que chez les
indiens.
L'anglais est devenu langue officielle grâce à sa neutralité, puisqu'elle n'est la
langue d'aucune communauté. Mais c'est aussi sa faiblesse puisqu'elle est étrangère à
tous.
Le conflit entre l'anglais et le français sure depuis la possession anglaise du XIXeme
siècle, la langue du pouvoir politique n'a pu détrôner celle du pouvoir économique.
Le kréol est né de la nécessité pour les clolons de communiquer avec les esclaves.
Puis il s'est enrichi des apports susccessifs. Il a définitivement quitté lesstatut
d'outil véhiculaire pour pénétrer la vie intellectuelle de l'île. Son écriture
récente et les tentatives d'en faire fixer les règles parachèvent son évolution vers
une langue à part entière.
La multiplicité des langues indiennes tient à la diversité des immigrants. On tyrouve
les langues dérivées du sanskrit (Hindi, ourdou, bhodjpuri), ou des communautés
dravidiennes (tamoul, marathi, gudjarati, télugu). Les difficultés de la communication
entre les langues indiennes contraignent souvent à passer par le kréol.
Le chinois se trouve dans un situation paradoxale, fragile, car il n'est principalement
parlé qu'au sein de la famille.
La question des langues pourrait sembler
simple si elle restait figée. Elle se complique du fait du mouvement que lui infligent
les rapports de force entre communautés : la langue maternelle de certaines communauté
peut ne plus être la langue principale au sein de la communauté.
Certaines langues comme le français ou le kréol acquièrent un statut de trait d'union
entre les ethnies, et de ce fait, sont les plus pratiquées.

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