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La joie des fils d'esclaves, les festivals de rhumerie ont maintenue le Séga loin des salons de l'establishment mauricien, de la radio ou des maisons de disques. Musique grossière, voix éraillées, telle étaient les caractéristques du Séga avant l'indépendance. Avec la renaissance des cultures populaires des ethnies dominées, une nouvelle écoute de ce mode d'expression est apparue. L'apparition d'un nouveau parti politique, qui réclamait la résurgence des cultures d'origine, et le développement d'un tourisme en quête d'exotisme "typique" ont contribué à faire revivre le Séga.

Nul ne sait d'où vient le Séga. L'origine du mot lui-même peut être indienne ("danse du serpent") ou malgache ("c'est malgache", puis "sé gache"), ou même mauricienne "ségaye" signifiant autrefois une chansons mélancolique ou une complainte. Certains estiment que le mot vient de tschiega qui signifierait "retrousser ses habits". Pour ce qui est du rythme, les influences africaines sont patentes. Pourtant, on ne retrouve nulle part en Afrique le séga en tant que tel, avec la ravane (tambourin fait d'une peau de cabri tendue sur un cadre de bois de grand diamètre, et que l'on chauffe sur une flamme, pour la tendre, avant de jouer), son principal instrument. Ce qui fait dire que le séga naît, avec le kréol, de l'exil. Selon certain témoignages, le séga aurait pu accompagner les travaux des champs (à la manière des work songs des esclaves noirs de la Louisiane, ancètres du jazz). Pour les esclaves mauriciens, le séga est un cri de ralliment. Ils se rassemblent, le plus souvent le soir, après le travail, et chantent leur vie, leurs sentiments (J-C Deojee dans Musique traditionelle de l'Océan Indien). Il devient élément essentiel fondant l'identité culturelle de cette communauté d'esclaves. René Noyau fait revivre la Danse des ports en montrant la puissance magique du séga, qui chasse l'esprit du défunt, et l'intensité des liens qui le relient à la mythologie africaine.

Trois éléments indissociables constituent le séga : la musique, la langue (le kréol) et la danse. Outre la ravane, les instruments du séga traditionel sont la maravane, instrument plat, constitué d'un cadre de bois, fermé sur les deux faces par des jambes de cane, coupées en leur milieu, et contennant des graines, et le triangle metallique.

La dimension socio-politique du séga a été ravivée dans les années soixante-dix, quand l'usage du kréol dans la presse ou la litterature avait un caractère subversif. Le groupe Soley ruze puis siren sinyen ont ainsi produit des chants directement inspirés de la vie sociale et politique.

Plus récement, le groupe Latanier, qui a intégré la tabla dans sont instrumentalisation, s'est distingué en intégrant à son répertoire des chansons en bhodjpuri.

Les indiens en exil à l'île Maurice auraient pu perdre musique et religion. Un sursaut identitaire a eu lieu lors du Centenaire de l'Immigration. Musique et danse indienne sont pratiquées, cependant, la musique indienne sacrée reste peu populaire et apparaît difficile d'accès. La musique traditionelle possède une forte diversité et une richesse dues à la fois à la longue histoire de la civilistaion et aux variations régionales. Côté instrumments le tabla (double petit tambour) est omniprésent aux côte de la vina (grand luth à sept cordes) supplanté par le sitar pour les tamuls, le dérivé de ce dernier le sarod et le tampura, à quatre cordes, chargé de l'accompagnement improvisé.

 

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Dernière modification : samedi 31 mars 2001.